… d’écouter cette voix.

D’écouter ce que la vie vous souffle, malgré vous.
D’écouter ce que peut être vous n’avez pas envie d’entendre.
Ce à quoi vous vous efforcez de résister.
Ce qu’au fond vous refusez de ressentir mais que vous savez.
Et ce qu’il est si difficile de s’avouer.

Ecouter ce corps qui hurle. Depuis quand?
Ecouter ce coeur de pierre qui ne demande qu’à exploser et à aimer.
Ecouter ces larmes qui n’attendent que de couler.
Ecouter ce ventre qui souffre et qui prie si fort pour se souvenir.
Ecouter cette voix qui est là et qui sait.

Ecouter l’inécoutable.
Ce qui fait peur. Ce qui fait mal.
Accueillir le sombre, le douloureux, le confrontant.
Donner voix à ce qui a été tu depuis tout ce temps.
Le chagrin qui ne nous appartient pas.
La rage qui nous fait honte.
La colère que parfois l’on ne comprend pas.
Et se pardonner pour tout cela.

Pour toutes les fois où l’on a ignoré.
Pour toutes les fois où l’on a prétendu ne pas être fatigué(e).
Pour toutes les fois où l’on savait mais où l’on a préféré ne pas écouter.

Pour les fois où j’ai ravalé ma colère.
Où j’ai été témoin mais où je n’ai rien dit.
Où j’ai fermé les yeux.
Où j’ai menti.
Où j’ai trahi.
Où j’ai choisi de me taire.
Où j’ai prétendu me connaître et être une amie pour moi.
Mais où je n’ai pas été capable d’être là.
Où je me suis dévouée mais où je me suis oubliée.

Aujourd’hui, je choisis cette voix. Celle que pendant longtemps j’ai cru être contre moi.
Celle qui ne me dit pas souvent ce que j’ai envie d’entendre.
Mais celle qui me connaît, qui m’aime malgré tout et qui sait.