Aujourd'hui, on voudrait vous dire ...
… de vous abandonner

À ce qui semble insurmontable.
À ce qui est difficile à accepter.
À ce que vous avez peut-être tenté d’éviter toutes ces années.
À la douleur.
À la peur.
Au passé.
Je voudrais vous dire de ne plus y résister. Mais de l’accueillir, de le prendre dans vos bras, de le bercer et de le remercier. De le sentir vous traverser aussi. Dans tout votre être.
Et de le traverser à votre tour. Comme l’on se perd dans la nuit noire. Comme l’on traverse un désert. Comme l’on se laisse emporter par la rivière.
Car c’est en acceptant ce qui est plus grand et plus fort que soi et en se rendant à ce que l’on ne contrôle pas qu’on le transcende et qu’on trouve la force dans l’abandon.
Pas l’abandon de celui ou celle qui est faible.
Pas l’abandon de celui ou celle qui baisse les bras.
Mais l’abandon du courageux/se et de celui ou celle qui se rend.
Je voudrais vous le dire car je l’ai traversé et j’ai bien cru mourir. J’ai plongé dans ce qui me terrifie. Ce qui me glace le sang. Le venin dans mes veines. J’ai retiré les masques pour voir la vérité que je cachais. Les parties de mon être les plus sombres. Celles dont je n’ai jamais parlé. Que je n’ai jamais osé nommer.
Et c’est lorsque j’ai lâché. Lorsque je n’ai plus résisté que j’ai cessé d’avoir mal.
Je voudrais vous le dire car ce que j’ai trouvé de l’autre côté, une fois que j’ai laissé mourir cela, est tout ce que j’espérais depuis des années. Ce que j’ai toujours cherché. De l’amour et de la paix. De l’acceptation dans ce qui est. De la force aussi. Et la compréhension que tous ces éléments collés les uns après les autres ont créé ce que je tente aujourd’hui, un peu plus chaque jour, d’apprendre à aimer.
C’est douloureux de guérir. C’est douloureux de naître et de venir à la vie. On est seul. Face à soi. Et il n’y a pas d’autres voies. Mais si l’on peut mourir alors je crois que l’on peut vivre aussi.